A ton avis : la RSE, une démarche altruiste ou intéressée ?

06.12.2022

Tu as bien évidemment entendu parler de la RSE. Mais si, la responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises. Ce concept s’est fortement développé au cours des dix dernières années et, en tant que futur pro, tu sais que la RSE doit impérativement être intégrée dans les stratégies afin de répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Mais, mais, mais… La RSE est-elle si vertueuse ? On t’explique pourquoi le doute subsiste.


La RSE, pour un impact positif sur la société

Un peu de sérieux pour rentrer directement dans le vif du sujet. La Commission européenne définit la responsabilité sociétale des entreprises comme « l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ».


Pour faire simple, la politique RSE d’une entreprise vise à avoir un impact positif sur la société mais en étant tout de même économiquement viable. Son périmètre doit être, selon la norme ISO 26000, basé sur sept thématiques :

  • les communautés et le développement local ;
  • les droits de l’homme ;
  • l’environnement ;
  • la gouvernance de l’organisation ;
  • la loyauté des pratiques ;
  • les questions relatives aux consommateurs ;
  • les relations et conditions de travail.


Car oui, tu l’auras compris, la RSE intervient aussi bien sur la question environnementale que sur les problématiques sociales et sociétales (d’où son nom of course !).


Une activité réglementée

Face aux enjeux, la responsabilité sociétale des entreprises est aujourd’hui soumise à diverses réglementations (🚫 ne rigole pas avec ça 🚫). Il faut toutefois noter qu’il n’existe pas de loi qui oblige les entreprises à réduire par exemple leurs déchets ou leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais elles ont par contre des obligations d’information. Et les entreprises soumises aux lois Grenelle doivent réaliser des reportings extra financiers portant, entre autres, sur leurs émissions de CO2 ainsi que d’autres indices de performance sociale, économique et environnementale. 


Suspicion et méfiance, l’envers de la RSE

Si la RSE est bien évidemment ultra vertueuse sur le papier, elle reste malgré tout sujette à un certain scepticisme. Et là, tu te demandes pourquoi mettre en place un programme de réduction des déchets ou de recyclage, soutenir des associations, faire du mécénat ou participer à des programmes humanitaires (la liste peut être longue !)... Ne serait pas considéré comme une incroyable B.A. ? 

On va te le dire. Les actions de RSE visent grosso modo à faire le bien. Mais il faut que tu saches que l’entreprise va aussi pouvoir en retirer quelque chose. Eh oui, ces actions vont contribuer à valoriser son image, sans compter que cela va renforcer son attractivité notamment auprès des candidats qui cherchent aujourd’hui à donner du sens à leur parcours professionnel.

Et certaines entreprises vont en jouer. As-tu entendu parler du Green washing ? On n’est pas dans un shampoing solide ou autre ! Mais dans le cadre d’une entreprise qui met biiiien en avant ses engagements environnementaux dans le seul but de redorer son image (et qui, du coup, n’a que peu de considération pour les résultats réellement obtenus, houuuuu).

Malheureusement, ces acteurs peu scrupuleux viennent fortement entacher la mission mère de la RSE. Et cela se ressent. Selon un sondage Harris Interactive (« Les Français et les entreprises engagées », 2022), si plus de 8 Français sur 10 estiment que les engagements RSE sont une priorité en entreprise, ils sont également méfiants quant aux engagements pris. Ainsi, 75 % des interrogés déclarent être « méfiant à l’encontre des engagements sociaux et environnementaux des entreprises ». 

Plus inquiétant encore : 33 % estiment que les engagements des entreprises relèvent « d’une stratégie marketing uniquement » et seulement 23 % pensent que « les entreprises agissent pour l’environnement et/ou la société au prix d’un effort réel, sur la durée »…

67 % des Français trouvent qu’il est « difficile de distinguer les entreprises qui sont réellement responsables des autres ». 

🚦 Comment s’assurer d’une démarche RSE sincère et authentique ?

L’étude Harris a souligné des pistes d’actions qui permettraient des pratiques altruistes (pour de vrai) :


  • renforcer les contrôles de la publicité portant sur les engagements sociaux et environnementaux ;
  • prendre obligatoirement en considération les critères sociaux et environnementaux pour les lancements de nouveaux produits ou services ;
  • réduire la TVA sur les produits ou services des entreprises vertueuses (voire leur accorder une réduction d’impôts, etc.


Tu comprends maintenant pourquoi la RSE est un sujet à la fois moral ô combien respectable mais aussi qui peut faire grincer. Ton objectif en tant que pro va être de répondre aux enjeux de ton entreprise ET de la société (rien que ça) de manière transparente et authentique pour servir les intérêts de chaque partie. Et c’est ce à quoi te prépare l’IFAG avec des cours sur la construction d’une démarche de responsabilité sociétales des entreprises ou encore sur un management RSE, des conférences sur le sujet… On veut te donner toutes les cartes pour que tu sois un expert de cette thématique désormais cruciale 😎